De l’histoire de l’art à l’art de l’histoire
Un dialogue entre Rose Marie Barrientos et Éric Monsinjon sur leurs méthodologies hors norme de construction de l’histoire de l’art.
Leurs points de vue singuliers sur leurs domaines et professions permettent de questionner l’histoire de l’art en tant que domaine de connaissance et ses possibilités d’évolution.
Rose Marie Barrientos examine la possibilité de l’art comme argument en partant d’une perception de l’art comme une forme de pensée, de discours et de connaissance économique générée par les organisations d’artiste (dites « entreprises critiques »). L’historienne argumentaliste a formulé une méthodologie basée sur l’argumentation, permettant d’écrire l’histoire de l’art avec des instruments empruntés à cette discipline. Son approche s’appuie sur l’analyse des stratégies d’argumentation mobilisées par l’artiste pour donner du sens à son travail plutôt que sur sa production d’œuvres, qu’elle soit de nature visuelle ou invisuelle. Elle privilégie les éléments argumentatifs et la dynamique de l’argument sur la forme et le contenu qui le véhiculent. Elle est intervenante à l’Ecole nationale d’art de Paris (ENDA), l’école de la Biennale de Paris.
Historien de l’art et philosophe, Eric Monsinjon est un spécialiste des avant-gardes artistiques du XXe siècle et de l’art contemporain expérimental. Ses recherches portent notamment sur le lettrisme et l’Internationale Situationniste. En tant que professeur, il enseigne l’histoire des arts à l’Académie de la Comédie-Française, l’Ecole nationale d’art de Paris (ENDA), ainsi que dans diverses écoles d’art en France. Il est également le fondateur de « L’Anti-Esthétique », un blog sur Mediapart dédié à la recherche expérimentale en art pour le grand public. Actuellement, il s’attèle à l’élaboration d’une théorie générale sur la formation et la formalisation de nouveaux arts. Il s’agit, par des actions et des moyens appropriés, de transformer consciemment et méthodiquement certaines activités humaines ou certains savoirs non-artistiques en arts autonomes. Il considère que l’acte de création ne doit pas se limiter à l’échelle d’une œuvre d’art, mais doit également s’étendre à l’échelle d’un art. En 2023, il rencontre José Manrubia qui lui offre l’opportunité de travailler à la théorisation des concepts fondateurs de la Corrida Etica.
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