Histoire

1959

Fondation de la Biennale de Paris par André Malraux, Ministre de la Culture et écrivain. L’objectif était de doter Paris Sous l’impulsion d’André Malraux, alors ministre de la Culture et écrivain visionnaire, la Biennale de Paris voit le jour. L’objectif est ambitieux : offrir à Paris un événement artistique de renommée mondiale, capable de révéler la jeune création internationale et d’expérimenter les formes d’art du futur.

André Malraux par Gisèle Freund, 1935. Crédits : Agence Nina Bescow.

Sa première édition est inaugurée le 3 octobre sur le parvis du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (MAMVP) avec « Méta-Matic 17 », une installation de Jean Tinguely dynamisée par un moteur qui produisaient des dessins à lDès sa première édition, inaugurée le 3 octobre sur le parvis du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, la Biennale marque les esprits avec « Méta-Matic 17 » de Jean Tinguely, une sculpture machine qui produisait des dessins à la chaîne, considérée à l’époque comme avant-gardiste. Paris rejoint ainsi le cercle fermé des grandes biennales, après Venise et São Paulo.

Inauguration de la première Biennale de Paris par André Malraux, le 3 octobre 1959, sur le parvis du Musée d’art moderne de la Ville de Paris.

1971

L’institution, devenue un peu rigide, se voit réinventée par le commissaire d’exposition Georges Boudaille. Inspiré par la Documenta de Cassel, il donne à la Biennale une nouvelle dynamique, plus éclatée et contemporaine. Déplacée au Parc Floral de Vincennes, la Biennale se distingue en reconnaissant pour la première fois la photographie et la vidéo comme des formes d’art à part entière.

Joseph Kosuth, « Thing », Biennale de Paris, 1971.
Joseph Beuys et Nam June Paik, Biennale de Paris, 1971.

1985

L’architecte Jean Nouvel utilise le budget de la Biennale pour restaurer la Grande Halle de la Villette. La Biennale fait faillite laissant un déficit de 10 millions d’euros. Jacques Lang, alors ministre de la Culture, tente une relance en 1987, mais l’effort est vain. Après de nombreux rebondissements, la Biennale de Paris, autrefois prestigieuse, tombe dans le domaine public. L’association organisatrice est liquidée, marquant la fin d’une ère.

L’équipe de la Biennale de Paris en 1980, devant l’Hôtel Salomon de Rothschild.

1989

Le ministère de la Culture tourne la page en créant la Biennale de Lyon, enterrant ainsi définitivement l’idée de relancer la Biennale de Paris.

1993

Un nouvel espoir renaît lorsque le ministre de la Culture, Philippe Douste-Blazy, demande à Alfred Pacquement de relancer la Biennale. Malgré des réunions et des études financées par l’argent public, aucun projet concret ne voit le jour, laissant la Biennale dans l’incertitude.

2000

Un tournant décisif survient lorsque l’artiste Alexandre Gurita capte la Biennale de Paris tombée dans le domaine public. Il transforme l’événement en une stratégie au service de nouvelles formes d’art. La Biennale, désormais sans œuvres, sans expositions, sans commissaires et sans spectateurs, déroute les institutions et les professionnels, suscitant à la fois admiration et polémique.

« Thermo-hygrographe », Gary Bigot, Biennale de Paris, 2004.
« Anonyme », Biennale de Paris, 2004.

2004

Après des contestations du ministère de la Culture et de nombreux professionnels de l’art, la XIVe Biennale de Paris se tient discrètement. Malgré les obstacles, elle réussit à présenter le travail de trente participants venus de dix pays différents. Un catalogue de 540 pages est publié avec une préface de Paul Ardenne.

2006

Sous l’impulsion de l’artiste Sylvain Soussan, la durée de la Biennale est étendue à deux ans. La Biennale de Paris devient alors une institution « en temps et lieux réels », qui s’adapte aux artistes et à leurs pratiques. La XVe édition se déroule de 2006 à 2008, voit l’introduction de projets « Tous Territoires » et « Sans Territoire Fixe », redéfinissant la Biennale comme une institution horizontale et apprenante.

Soussan Ltd, Mouvement Artistique, Biennale de Paris, 2006-2008.

2008

Jean-Baptiste Farkas lance l’Amicale de la Biennale de Paris avec des rencontres hebdomadaires autour de problématiques à chaque fois différentes.

2009

En constatant le rôle déterminant de l’enseignement dans l’art, en 2008 la Biennale créé Le Collège de la Biennale de Paris dans l’idée d’en faire une école d’art d’un nouveau genre. La première délocalisation a lieu à Chypre, marquant un pas vers une institution plus horizontale, où l’artiste détermine le lieu et la manière de son expression.

La Biennale de Paris à Chypre, Nicosie, 2009.

2010

Le Ministère de la Culture commence à soutenir timidement la Biennale de Paris et constate son rôle majeur dans l’art. Pour donner suite à l’initiative de l’artiste Ricardo Mbarkho, cette même année a lieu la première délocalisation, à Nicosie.

2011

La Biennale de Paris se délocalise à New York, collaborant avec des institutions prestigieuses telles que Yale University et le Queens Museum of Art. Des personnalités influentes du monde de l’art, comme Robert Storr, s’impliquent, donnant à la Biennale une dimension internationale.

La Biennale de Paris aux États-Unis, New York, 2011. Rencontre-débat à l’Université Yale.

2012

La Biennale de Paris réactive l’Institut des hautes études en arts plastiques (Iheap), un établissement artistique fondée par la Ville de Paris en 1989 ayant comme directeur Pontus Hulten. Avec l’aide du Ministère de la Culture, l’institut se voit attribuer des locaux à l’Hôtel Salomon de Rothschild, marquant une nouvelle étape dans l’histoire de la Biennale.

2015

L’Institut National de l’Audiovisuel (INA) crée une section dédiée à la Biennale de Paris à la Bibliothèque Nationale de France, numérisant des œuvres et documents datant de 1959 à 2013. La Biennale lance également un Iheap à New York, devenant ainsi la première école d’art française à l’étranger.

2016

En décembre l’institut change de nom et devient École nationale d’art de Paris (ENDA). La Biennale fonde Alternative Art School Fair (AASF) à New York, première rencontre dédiée à l’enseignement artistique alternatif. AASF a réuni pour la première fois ce que l’on appelle des « écoles d’art alternatives » dans le but de renforcer leur statut et leur action dans un paysage pédagogique artistique uniformisé. 40 écoles de 17 pays y ont participé. Un catalogue a été édité.

AASF (Alternative Art School Fair), New York, Pioneer Works, du 21 au 22 novembre 2017.

Cette même année se déroule du 27 juin au 3 juillet la Biennale de Paris au Liban en partenariat avec des institutions et structures libanaises. Cette biennale a été pensée à titre de projet commun par les chercheurs de l’Iheap (Institut des hautes études en arts plastiques).

Conférence de lancement de la Biennale de Paris au Liban par Alexandre Gurita et Ricardo Mbarkho, Beyrouth Art Center, le 27 juin 2016.

2017

La Biennale de Paris met à l’oeuvre la captation institutionnelle, principe qui la fait renaître et récupère la Revue de Paris créée en 1829. L’idée était de créer un média destiné à soutenir des pratiques artistiques non conventionnelles. Cette même année, la Biennale se délocalise au Guatemala et commence à préparer une édition au Venezuela pour 2019. La Biennale fonde le Centre d’archives de l’histoire de l’art (CARHHA).

Biennale de Paris au Guatemala, du 1er au 11 novembre 2017. Atelier d’art invisuel à l’Institut Cervantes de la ville de Guatemala.

2018

La Biennale de Paris créé le Forum mondial des économies de l’art (Fomea) qui s’est déroulé du 22 au 24 juin à La Biennale initie le Forum mondial des économies de l’art (FoméA), explorant des modèles économiques alternatifs au système dominant basé sur le marché de l’art, le mécénat et la subvention. La première édition se tient à l’Hôtel de Ville de Paris.

Première édition du Forum mondial des économies de l’art (FoméA), Du 21 au 22 juin 2018, Hôtel de Ville de Paris.

Cette année-là, l’artiste Gary Bigot lance la Biennale de Paris au Luxembourg, qui consiste en une application permettant aux publics usagers à géolocaliser leurs souffles sur la carte du monde. La thématique de cette Biennale s’intitule « L’art que je souffle tu respireras un jour ».

La Biennale de Paris au Luxembourg, du 1er octobre 2018 au 30 septembre 2020. Illustration : état des souffles du 7 mars 2019 à 4h24.

2020

La Biennale de Paris lance un prix unique en son genre, attribué de manière aléatoire par une intelligence artificielle, récompensant des pratiques échappant à la production d’objets d’art. C’est le premier prix démocratique et objectif dans le monde de l’art.

2021

Corina Chutaux Mila publie le premier ouvrage sur l’art invisuel, « Esthétique de l’art invisuel », structurant ainsi un corpus théorique pour ces nouvelles formes d’art. Le livre est lancé au Palais de Tokyo.

Rencontre autour de la parution de l’Esthétique de l’art invisuel, par Corina Mila Chutaux, le 11 novembre 2021, Palais de Tokyo.

2022

Corina Chutaux Mila initie le premier colloque sur l’art invisuel, organisé à La Sorbonne, qui approfondit les pratiques invisuelles proposées par les artistes partenaires de la Biennale de Paris.

Colloque international « Art invisuel : Doxa et Paradoxe », le 17 juin 2022, La Sorbonne, Paris.

2024

La Biennale de Paris prépare plusieurs délocalisations, dont la Biennale de Paris à Bangkok et en Pologne, prévues pour 2025. Ces nouvelles éditions promettent d’explorer encore plus loin les frontières de l’art.