Alexandre Gurita
Artiste. Directeur de la Biennale de Paris et de l’ENDA (École nationale d’art de Paris).
Il est à l’origine de la notion d’art invisuel qui définit un genre d’art existant autrement que sous forme d’œuvre d’art. L’art invisuel opère un changement de paradigme depuis la Renaissance en considérant que l’œuvre d’art n’est qu’un format parmi d’autres et non pas le seul possible. L’art invisuel se constitue comme une perspective risquée mais crédible pour l’art du XXIe siècle et après. L’artiste explore des axes tels que la « captation institutionnelle », « l’institution critique », « l’économie transversale », « la multimodalité », « la stratégie de l’eau », « l’asymétrie », « la macrocritique ». Alexandre Gurita travaille activement avec d’autres professionnels pour faire valoir une nouvelle vision de l’art, libérée des croyances limitantes héritées du passé. L’artiste considère le système de l’art comme un matériel de travail. En se libérant du monopole de l’art visuel sur l’art et de la certitude apparente affirmant que si l’art n’est pas visuel il n’existe pas, l’art invisuel relativise la notion d’art. Il a donné des conférences et mené des ateliers au Guggenheim Museum de Bilbao, Yale University, Apexart, Queens Museum of Art, School of Visual Art (SVA), Académie Libanaise des Beaux-Arts (ALBA), Grand Palais, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Palais de Tokyo et Paris 1 Sorbonne. Citations d’Alexandre Gurita : « L’art c’est l’art de l’art. », « L’art est le raccourci entre l’impossible et l’essentiel. », « Nous n’avons aucune preuve sérieuse que l’art est dépendant de l’œuvre d’art et pour cette raison nous pouvons supposer le contraire. », « Penser l’art est dangereux, être pensé par lui s’avère fatal. ».
Ricardo Mbarkho
Artiste. Professeur Assistant, Directeur de la Recherche et Directeur du Centre de Recherche et de Création à l’Académie Libanaise des Beaux-Arts (ALBA, Université de Balamand). Contributeur actif à la Biennale de Paris et initiateur de projets externes.
Il explore et théorise les conditions et les mesures esthétiques, économiques, politiques et sociales d’un art qui s’affranchit de l’idée de l’œuvre, du public et du contexte ; un art post-immatériel : sans objet matériel ou immatériel. Dans un idéal type, l’on est dans une recherche-création d’un art sans art, où le support de la pratique artistique devient le modèle socioéconomique lui-meme. En 1998, il rencontre Alexandre Gurita à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (ENSBA). Ensemble, ils expérimentent de nouvelles approches artistiques qui sont plus tard connues sous le nom d’art invisuel, un genre d’art qui regroupe aujourd’hui un nombre d’artistes et d’institutions partout dans le monde. Quelques projets invisuels expérimentaux : « Pierre Yves Fave Portes Ouvertes », « Autoexposition », « Chacun a de l’art ce que l’art a de lui-même », « Paris Côte Ouest », « Installation d’un radiateur », « Association pour la propriété intellectuelle de l’être sur lui-même ». Ricardo Mbarkho est titulaire d’un doctorat de l’Université Sorbonne Paris Nord ; sa thèse porte sur les mutations des industries culturelles vers les industries créatives, avec un focus particulier sur l’étude approfondie des arts médiatiques. Il est également diplômé de la Faculté des Beaux-Arts et d’Architecture de l’Université Libanaise à Beyrouth, de l’École Supérieure d’Études Cinématographiques à Paris (ESEC), ainsi que de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (ENSBA) après avoir poursuivi des études en arts des nouveaux médias à la School of Fine Arts de l’Université Carnegie Mellon aux États-Unis. L’artiste a donné des conférences et menée des ateliers tels à Aix Marseille Université, ANdEA (Strasbourg), ARS Electronica (Linz), Biennale de Paris, Ecole nationale d’art de Paris (ENDA), ENSBA, Jeu de Paume (Paris), MUCEM (Marseille), Transmediale (Berlin), UNESCO (Paris).
Corina Chutaux Mila
Chercheure en arts, sciences sociales et intelligence artificielle. Projets théoriques associés. Initiatrice du Colloque international art invisuel : Doxa et Paradoxe (La Sorbonne)
Doctorante à l’Université de Paris-Saclay, en humanités digitales, elle a enseigné l’art et la littérature à Sciences Po et l’informatique appliquée aux sciences humaines à la Sorbonne. Corina Chutaux Mila a écrit le premier ouvrage sur l’art invisuel intitulé Esthétique de l’art invisuel, ouvrage de référence paru en 2021 et lancé au Palais de Tokyo en 2022. Elle est l’initiatrice du premier colloque international consacré à l’art invisuel, intitulé L’art invisuel : doxa et paradoxe, qui s’est déroulé le 17 juin 2022 à La Sorbonne. Elle s’intéresse de près à la contemporanéité, travaillant avec la Biennale de Paris sur l’art invisuel. Publications : Sous la direction de Cristiano Dalpozzo – 2020, The Other Side of the Real: Art and Literature through GAN (Generative Adversarial Network). Éditions Mimesis. Corina Chutaux Mila – 2021, Esthétique de l’art invisuel, Éditions du Panthéon. Dans cet ouvrage, Corina Chutaux Mila se fait porte-parole de ce concept émergent : elle retrace la formation de l’idée d’art invisuel et amène à réfléchir sur ce que représente son esthétique, une fois dépouillée de son aspect tangible, visible… et spéculatif.
Sevgi Macide
Artiste multidisciplinaire. Contribue activement à l’organisation des projets initiées par la Biennale de Paris ou dont elle en est partenaire.
Sevgi Macide a étudié l’architecture tout en élargissant sa perspective en travaillant à l’intersection de l’art et de l’architecture et notamment en rapport avec le corps humain. Son travail remet en question les notions cartésiennes traditionnelles de l’espace en tant qu’entité statique et géométrique, préconisant plutôt une compréhension dynamique de l’espace qui évolue grâce à son interaction avec le corps en mouvement. Elle soutient que l’espace n’est pas simplement une structure ou un vide, mais une extension fluide du corps humain qui est continuellement redéfinie et transformée par le mouvement et l’expérience du corps. Elle a participé à des programmes d’échange en France, en Slovénie et au Japon, développant des recherches dans divers domaines. Sevgi Macide a acquis une précieuse expérience en travaillant sur des projets de scénographie et d’art avec Mathieu Lorry Dupuy et le Théâtre de l’Odéon ou encore Théâtre de l’Europe à Paris et à Marseille. Sa pratique est profondément ancrée dans le concept de l’espace comme mémoire vivante pour s’engager dans les couches plus profondes, souvent inconscientes, de l’identité humaine. Elle souhaite inciter les spectateurs à reconsidérer leur compréhension de l’espace et de l’identité.
Gary Bigot
Artiste. Initiateur de la Biennale de Paris au Luxembourg. Contributeur actif à la Biennale de Paris.
Considéré comme un des premiers artistes invisuels, Gary Bigot développe une démarche artistique en considérant que tout est fait, produit et installé sans aucune intervention de sa part. Il adopte dans sa pratique les résolutions radicales suivantes : pas de production par soi-même, pas de promotion par soi-même, pas de profit pour soi-même, pas de propriété à titre personnel. Depuis 1985, son principe de l’hygrométrie est à considérer comme son œuvre. Son fonctionnement spécifique nous renvoie à chacun de nous, sensibles, productifs, connaissant, communicatifs. Il considère celle-ci comme son autoportrait ou encore le « portrait de chacun ». Cet acte-position libérateur lui a permis de considérer radicalement que toutes ses œuvres sont produites et installées, se produisent et s’installent sans son intervention. Produire davantage était pour lui superflu et artistiquement indigne. L’ouverture créée par cette attitude extrême et définitive se révèle insoupçonnée et incite à la réflexion et à la création. Ce qui se passe après coup ne le concerne plus. Il s’installe comme observateur impliqué de son œuvre terminée mais pas clôturée. Il lâche son concept en liberté ainsi que son attitude, et, si le besoin extérieur se manifeste, il autorise chacun à s’en servir, à réaliser des œuvres, des expositions, des discours, etc., même une commercialisation à leur profit. Et ceci sans son accord ! L’artiste a donné des conférences notamment à l’École nationale d’art de Paris (ENDA) et à l’Université de Belval (Luxembourg). Gary Bigot a initié la Biennale de Paris au Luxembourg (2018-2020) qui a consisté en une application permettant aux publics-usagers de se géolocaliser en soufflant sur un ordinateur ou un smartphone.
Roxane Vidalon
Directrice de l’IAPI (Institut d’Art Philosophique et Invisuel) – Résidence art invisuel, apports théoriques, documentation, formations. Chercheure en Art Philosophique et Invisuel, artiste philosophale.
Actuellement, elle poursuit un Master en Recherche Esthétique (Philosophie et Psychanalyse de l’art) à l’Université de Montpellier (France). Diplômée de l’École nationale d’art de Paris (ENDA), elle y propose l’ouverture d’une Ligne de Recherche et d’Expérimentation (LDRE) « Socle théorique et philosophique de l’art invisuel ». Auparavant, elle a enseigné la danse contemporaine au Conservatoire de Tarbes (France), avant de se tourner dès 2016 vers les arts visuels (dont le tatouage, et l’illustration). En 2018, elle s’engage pleinement dans les arts plastiques, approfondissant ses recherches et continuant à nourrir une réflexion philosophique. Sa démarche l’avait déjà menée à entreprendre une licence en philosophie (en 2013) dans le but de fusionner pratique artistique et réflexion philosophique. En 2023, Roxane Vidalon décide de mettre de côté la production d’œuvres d’art pour se consacrer à une étude approfondie de l’art, de la matière et de son abstraction. En mars 2024, elle fonde l’Institut d’Art Philosophique et Invisuel (IAPI), dont le lancement public aura lieu la même année. Son dernier article, L’Œufre au Rose, a été publié dans la Revue de Paris (N°54) en février 2024. Sa plus récente conférence sur l’art invisuel, intitulée L’art est-il faux ? L’art invisuel comme réponse, s’est tenue en juillet 2024, lors de la Semaine des Arts de Soueich (Haute-Garonne, Occitanie, France). Récemment, un article mentionnant le travail de l’artiste, Roxane Vidalon, l’art invisuel pour repousser les limites, par Stéphane Boularand, a été publié dans La Dépêche en mai 2024.
Éric Monsinjon
Philosophe et historien de l’art. Il est à l’origine de la théorie permettant de créer des nouveaux arts. Contributeur majeur à la Biennale de Paris sur le plan de l’histoire de l’art.
Historien de l’art et philosophe, Éric Monsinjon est un spécialiste des avant-gardes artistiques du XXe siècle et de l’art contemporain expérimental. Ses recherches portent notamment sur des mouvements d’avant-garde français, comme le lettrisme et l’Internationale Situationniste. En tant que professeur, il enseigne l’histoire des arts à l’Académie de la Comédie-Française à Paris, l’École nationale d’art de Paris (ENDA), ainsi que dans diverses écoles d’art en France. Il est également le fondateur de « L’Anti-Esthétique », un blog sur Mediapart dédié à la recherche expérimentale en art pour le grand public. Actuellement, il s’attèle à l’élaboration d’une théorie générale sur la formation et la formalisation de nouveaux arts. Il s’agit, par des actions et des moyens appropriés, de transformer consciemment et méthodiquement certaines activités humaines ou certains savoirs non-artistiques en arts autonomes. Il considère que l’acte de création ne doit pas se limiter à l’échelle d’une œuvre d’art, mais doit également s’étendre à l’échelle d’un art. En 2023, il participe, avec José Manrubia et Alexandre Gurita, à la fondation d’un nouvel art : la Corrida Etica.
Rose Marie Barrientos
Docteur en argumentation. Contributrice à la Biennale de Paris, notamment sur le plan théorique.
Elle la possibilité de l’art comme argument en partant d’une perception de l’art comme une forme de pensée, de discours et de connaissance. Plus spécifiquement, elle s’intéresse aux organisations d’artiste (dites « entreprises critiques »), qui constituent le point focal de sa recherche. L’historienne argumentaliste a formulé une méthodologie basée sur l’argumentation, permettant d’écrire l’histoire de l’art avec des instruments empruntés à cette discipline. Son approche s’appuie sur l’analyse des stratégies d’argumentation mobilisées par l’artiste pour donner du sens à son travail plutôt que sur sa production d’œuvres, qu’elle soit de nature visuelle ou invisuelle. Elle privilégie les éléments argumentatifs et la dynamique de l’argument sur la forme et le contenu qui le véhiculent. Elle participe régulièrement aux actions de la Biennale de Paris.
Ghislain Mollet-Viéville
Agent d’art-conseil, critique d’art, expert honoraire près la Cour d’Appel de Paris et membre de l’Association Internationale des Critiques d’Art (AICA). Contributeur actif à la Biennale de Paris.
Ghislain Mollet-Viéville est l’un des collaborateurs les plus actifs de la Biennale de Paris et de la Revue de Paris. Pour défendre les pratiques artistiques sortant des cadres traditionnels, il a initié la profession d’agent d’art, visant à gérer l’art dans ses rapports avec la société. Depuis 1994, son appartement de la rue Beaubourg (occupé entre 1975 et 1992) a été reconstitué à l’identique et est présenté en permanence, avec sa collection d’art minimal et conceptuel, au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Genève (Mamco). Ghislain Mollet-Viéville fait intervenir différentes instances au sein de notre société pour mettre à jour les modalités de production, de diffusion, d’acquisition et d’actualisation d’œuvres dont l’originalité demande des principes inédits de présentation et d’activation. Avec lui, l’objet d’art n’est plus l’objet de l’art ! Dans ses actions, la question du statut de l’art, tant sur le plan matériel qu’intellectuel, est largement prise en compte pour les interprétations des œuvres en fonction d’un temps et d’un lieu donné.
Loli Tsan
Spécialiste dans l’application de l’art invisuel à la musique. Contributrice à la Biennale de Paris.
Ayant grandi dans une famille de compositeurs, pianiste classique titulaire d’une Licence de Piano de l’Ecole Normale de Musique de Piano, ainsi que d’un doctorat de 3ème cycle de Paris IV et d’un Ph.D. en Linguistique et Littératures Romanes (Romance Linguistics and Literatures) de UCLA, Loli Tsan est professeur de littérature médiévale à la State University of New York. Elle est l’auteur d’une thèse intitulée Fragmentation et Écriture du Corps au Moyen-Âge, de nombreux articles sur la réception de la globalisation en France, sur la littérature romane du 12ème siècle et d’un ouvrage intitulé L’Art à l’épreuve de la singularité. Loli Tsan a présenté les différents aspects de sa recherche dans de nombreuses conférences dans diverses universités aux États-Unis, en Chine, au Brésil, en Tunisie, et à travers l’Europe en France, en Grèce, en Italie et en Belgique. Sa recherche actuelle s’applique à la Musique au-delà du Son et aux parallèles entre l’art invisuel et la désintégration sonore en musique. En collaboration avec Alexandre Gurita, elle travaille à l’enregistrement d’une série de cours sur la dématérialisation de la musique pour l’Enda Autonome (la version en ligne de l’École nationale d’art de Paris).
Sylvain Soussan
Artiste et fondateur du Musée des nuages, à l’origine notamment de l’élargissement de la durée d’une édition de la Biennale de Paris à deux ans.
Le Musée des nuages s’intéresse aux technologies réduisant les émissions carbonées ou radioactives : éoliennes, hydroliennes, photovoltaïque, énergie grise. La mobilisation de l’énergie humaine est en soi une ressource que le musée des nuages se propose de valoriser en transformant la perception des œuvres en œuvres de la perception. L’artiste a introduit dans les années 2000 l’écologie dans l’art.
Mariem Memni
Artiste invisuelle et migrologue. Directrice et fondatrice de l’EEIMA (École européenne pour l’intégration des migrants par l’art). Initiatrice du Forum Art & Migration dont la Biennale de Paris est partenaire.
Artiste invisuelle et migrologue, Mariem Memni est la Directrice de l’École européenne pour l’intégration des migrants par l’art (EEIMA), basée à Bruxelles. Elle est titulaire d’un Master de l’ISBAS (Institut Supérieur des Beaux-Arts de Sousse, Tunisie) ainsi que d’un DNREA (Diplôme National de Recherche et d’Expérimentation en Art) de l’ENDA (École nationale d’art de Paris) obtenu en 2021. Mariem Memni développe le chata, une pratique invisuelle qu’elle a elle-même inventée, définie comme un « processus de conversion de l’énergie négative vers l’énergie positive qui garantit l’harmonie au sein d’un groupe ». Elle mène également une pratique intitulée lifeformance, une forme de performance à l’échelle de la vie qui considère la vie dans son ensemble comme un processus artistique. Par ailleurs, Mariem Memni a créé une nouvelle discipline, la migrologie, qui considère le migrant comme un artiste potentiel capable de transformer sa vie de migrant en œuvre d’art. L’EEIMA repose sur la conviction que l’art invisuel peut jouer un rôle crucial dans l’intégration et l’émancipation des migrants. Au sein de l’EEIMA, l’artiste a élaboré une « échelle de l’adaptation », une grille permettant de mesurer l’adaptation ou l’inadaptation du migrant à son contexte d’insertion. Le dernier article mentionnant Mariem Memni, intitulé L’artiste invisuel comme citoyen expérimental, par Audrey Poussines, a été publié dans la revue Étapes en mai 2024.
Artiste invisuelle qui considère la paresse comme une forme d’art. Initiatrice de la Journée internationale de l’art de la paresse dont la Biennale de Paris est partenaire.
Artiste invisuelle agissant sous le pseudo Im-another Lazyartist, autrement dit « l’artiste paresseuse ». L’artiste écrit un journal dans lequel elle explique pourquoi elle ne produit pas d’oeuvres d’art. Les raisons invoquées sont à chaque fois différentes et se composent comme une richesse des possibles de l’après l’oeuvre. En voici quelques unes :« Je ne créerai pas d’œuvre d’art aujourd’hui parce que j’en ai le droit. J’exerce ma liberté d’artiste. » « Je ne créerai pas d’œuvre d’art aujourd’hui parce qu’une œuvre doit être titrée en anglais pour exister dans le monde marchand de l’art contemporain et que mon niveau d’anglais est approximatif car ce n’est pas ma langue maternelle. » « Je ne créerai pas d’œuvre d’art aujourd’hui car je suis une femme artiste et j’ai l’Origine du Monde entre mes cuisses. Je ne créerai pas d’œuvre d’art aujourd’hui parce que j’ai déjà créé la vie et que maintenant, je dois la nourrir, la bercer, la torcher, la laver, l’écouter hurler des heures durant sans la jeter par la fenêtre et bien sûr, l’aimer. Et parce que, comme trop de femmes (qu’elles soient célibataires ou pas, d’ailleurs), je fais tout cela seule donc je n’ai certainement pas le temps de créer d’œuvre d’art. » « Je ne créerai pas de nouvelle œuvre d’art aujourd’hui car tout a déjà été fait, plus aucune création ne peut être vraiment « nouvelle », tout n’est que recyclage dans cette ère post-moderne et post-industrielle. » « Je ne créerai pas d’œuvre d’art aujourd’hui car je suis une artiste fainéante de plus, qui parasite le système et vit aux crochets de la société en bénéficiant d’allocations qui n’ont rien à voir avec ma situation familiale ni avec ma situation professionnelle ni avec mes revenus mensuels ni avec la solidarité nationale voulue et construite par nos prédécesseurs, une de ces artiste fainéantes usurpatrices qui prétend faire de l’art avec ses soi-disants « idées » et vend ses œuvres des millions (si seulement !…). »
Gilbert Coqalane
Artiste invisuel urbain, membre du Conseil d’Administration de la Fédération de l’Art Urbain, intervenant scolaire. Initiateur de projets de la Biennale de Paris en rapport avec la propriété intelectuelle, la formation ou encore la perturbation.
Titulaire d’un DNREA de l’ENDA (École nationale d’art de Paris) obtenu en 2021 et président des éditions L’Armée Recrute, l’artiste a inauguré à Nancy en 2021 le C.D.R.A.O. (Centre Documentation, Recherche, Application des Offensives), un lieu permettant de créer, développer et promouvoir « la perturbation » et « l’offensive » comme actions artistiques. Le perturbationisme se constitue comme le premier mouvement d’art invisuel dans l’histoire. Il a été lancé officiellement le premier novembre 2021 à Nancy. La perturbation constitue pour l’artiste un langage artistique. Elle est définie comme l’action visant à perturber la réalité d’un espace public ou la perception de ses utilisateurs. Un ensemble de perturbations constitue une « offensive artistique ». L’objectif d’une offensive artistique c’est d’amener des résultats dans la réalité, dans l’espace public. Le perturbationisme possède des liens forts avec l’art urbain, l’art dans l’espace public. L’objectif principal est d’appréhender la réalité et d’essayer de la modifier par le biais de la perturbation. Une perturbation est systématiquement critique, parce qu’elle vient critiquer l’ordre établi.
Yosr Mahmoud
Matriartiste invisuelle. Développe l’hospitalité comme un médium pour l’art au sein de la Biennale de Paris.
Diplômée d’un master de l’ISBAS (Institut Supérieur des Beaux-Arts de Sousse, Tunisie) et ancienne praticienne-chercheuse à l’ENDA (École nationale d’art de Paris) – session XXIV, 2023-2024. Elle développe l’Esthétique de l’hospitalité, un ensemble de pratiques de l’accueil et de la convivialité qui considère l’hospitalité comme une catégorie à part entière d’art invisuel. Cette esthétique transcende l’œuvre d’art et considère le quotidien de l’artiste femme comme une valeur pouvant être investie dans une pratique artistique. Yosr Mahmoud est à l’origine du terme « matriartiste », qui vise à genrer l’autorat dans l’art et mettre en valeur les femmes artistes mères dans un univers où le patriarcat domine encore. Engagée, Yosr Mahmoud explore son identité généalogique, puisant ses sources dans les vertus de son héritage ancestral. Sa dernière conférence sur l’Esthétique de l’hospitalité s’est déroulée dans le cadre du festival culturel national en Tunisie (Sousse), JEPTAV 2024 – L’art invisuel : champs d’application et d’implication. Prochaine intervention : Forum Art & Migration : L’adaptation comme une forme d’art, Bruxelles, le 7 septembre 2024.
Paul Ardenne
Historien de l’art contemporain, critique et commissaire d’exposition. Contributeur actif.
Paul Ardenne se consacre à l’exploration de l’art contemporain, avec un intérêt marqué pour les interactions entre l’art, la société et l’environnement. Auteur de nombreux ouvrages influents, il explore des thématiques telles que l’esthétique environnementale, l’art public et la relation entre l’art et l’écologie. Parmi ses publications figurent Art, l’âge contemporain (1997), L’Art dans son moment politique (2000), Un Art contextuel (2002), Extrême – Esthétiques de la limite dépassée (2006), Images-Monde. De l’événement au documentaire (en collaboration avec Régis Durand, 2007), Art, le présent. La création plastique au tournant du 21e siècle (2009), Un Art écologique (2018). Son prochain ouvrage Hors de vue – De l’invisuel et de la minoration physique de l’art paraîtra courant à la fin 2024. Paul Ardenne a conçu de nombreuses expositions parmi lesquelles : Micropolitiques (Magasin, Grenoble, 2000), Expérimenter le réel (Albi-Montpellier, 2001 et 2002), Working Men (Genève, 2008), La Force de l’art au Grand Palais, à Paris (2006), Pavillon du Luxembourg, 56e Biennale d’art de Venise (2015). Il collabore activement à la Biennale de Paris et à l’ENDA. Il est le premier théoricien de l’art à avoir écrit sur la Biennale de Paris sous la direction d’Alexandre Gurita en 2000, avec son texte Expérimenter une biennale, paru en préface du catalogue de sa XIVe édition en 2004.
Elisa Bollazzi
Artiste invisuelle. Organisation de Cabinets de Regards au sein de la Biennale de Paris.
Son travail consiste à prélever des petites parties d’œuvres d’art, appelées des « microéléments », dans des ateliers d’artistes, galeries, musées et expositions. L’ensemble des microéléments composent une « Microcollection », aujourd’hui riche de plus de 1000 fragments. Sa microcollection peut être obesrvée à travers un microscope installé au sein de Cabinets de Regard que l’artiste installe au sein de lieux d’art ou dans d’autres types de lieu. La pratique d’Elisa Bollazzi est collective. Elle invite d’autres artistes à lui faire parvenir des fragments leurs œuvres d’art qui deviennent des donateurs et se voient valoriser d’une manière complètement inédite.
Robert Storr
Écrivain, artiste, critique d’art, ancien Directeur de la Yale University School of Art, Membre du Conseil artistique de la International Foundation for Art Research. Co-organisateur de la Biennale de Paris à New York.
Robert Storr est le premier directeur américain de la Biennale de Venise. Il a été conservateur en chef du département des peintures et sculptures du MoMA, New York, de 1990 à 2002. Il écrit pour de nombreux journaux et revues, parmi lesquels Art in America, Artforum, Art Press, The New York Times, The Washington Post, The Village Voice, Interview, Parkett, Frieze magazine. Sélection de publications : In direzione ostinata e contraria: scritti sull’arte contemporanea, 2011; September: A History Painting by Gerhard Richter, 2009; Gerhard Richter: the Cage Paintings, 2009. Il affirme : « Aujourd’hui, ce que font les artistes est tellement varié et si largement dispersé qu’il est réellement futile de se préoccuper comme jadis d’une tendance artistique majeure. Si l’on pense comme moi que l’art ressemble à un vaste estuaire composé de nombreux bras de largeur, de profondeurs et de débits différents, la conclusion à en tirer est de ne pas suivre seulement les bras les plus larges et les plus rapides. Il faut aussi explorer les plus étroits et les plus lents, parfois les plus profonds, ou ceux qui prennent des directions surprenantes et mystérieuses. Comme il y a de nombreuses façons de cartographier un tel espace, mais aucun moyen de le parcourir dans sa totalité, ma stratégie a été de tenter de suivre un courant après l’autre, d’une façon qui donne un aperçu de l’ensemble du paysage tout en concentrant mon attention sur certaines régions. Je n’admets tout simplement plus l’idée qu’il existe un circuit principal de l’art. »
André Eric Létourneau
Manœuvrier et artiste du patrimoine culturel immatériel. Il représente la Biennale de Paris dans certains pays.
membre du comité d’évaluation pour les Nouvelles pratiques artistiques au Conseil des arts de Montréal, professeur à l’Université du Québec à Montréal (Canada). Son travail se manifeste sous forme d’expériences vécues dans le réel qui visent à faire évoluer les pratiques sociales par des expériences basées sur les méthodologies traditionnellement associées à l’art. Manoeuvrier et artiste du patrimoine culturel immatériel, il a été membre du comité d’évaluation pour les Nouvelles pratiques artistiques au Conseil des arts de Montréal (2009-2012). Professeur à l’Université du Québec à Montréal. Son travail se manifeste sous forme d’expériences vécues dans le réel qui visent à faire évoluer les pratiques sociales par des expériences basées sur les méthodologies traditionnellement associées à l’art. Il signe une pratique engagée sous différents pseudonymes. Ce sont des activités para-artistiques qu’il infiltre, notamment dans les entreprises dans lesquelles il est invité à travailler. Il se place en opposition aux tendances récentes en art contemporain dont le contenu politique est souvent instrumentalisé à des fins de représentation.
Tomasz de Rosset
Historien de la collection d’art du XVIIe au XXIe siècle. Co-coordinateur de la Biennale de Paris en Pologne.
Tomasz de Rosset est un spécialiste de la collection d’art du XVIIe au XXIe siècle. Il explore la notion de collection d’art dans son sens le plus classique, tout en s’intéressant à l’art invisuel, qui remet totalement en question la conception traditionnelle de la collection d’art. Il s’interroge notamment sur la possibilité de collectionner des formes d’art a priori incollectionnables, telles que les pratiques invisuelles.
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