Écosystème

La Biennale de Paris est une institution opérante mise au service des artistes qui se détachent des normes de l’art héritées du xxe siècle et qui formulent l’art du xxe siècle. Elle a générée au fil du temps un écosystème composé d’institutions, structures, projets et initiatives visant à modifier le système établi de l’art. Son écosystème vise à transformer l’art non seulement en tant que tel mais aussi par ses composantes qui le conditionne tels que l’économie, l’enseignement, la notion de collection, la terminologie ou encore la notion même d’institution.

L’écosystème de la Biennale de Paris est composé de plusieurs sections :

Economie

L’économie de l’art est monopolisée par le marché de l’art créé au 19e siècle qui ne correspond plus à l’art d’aujourd’hui qui a évolué depuis. Le marché de l’art contrôle les artistes en surdéterminant leur pratiques et en empêchant l’art d’évoluer librement. Accepter la possibilité qu’il puisse exister d’autres économies pour l’art que le marché de l’art c’est offrir à l’art et aux artistes des modèles économiques adaptés à leur pratiques et à leur impératifs de liberté. 

Les projets majeurs que la Biennale de Paris a initié en rapport avec l’économie de l’art :

Fomea (Forum mondial des économies de l’art)
Il s’agit de la première rencontre consacrée à la préfiguration des modèles économiques adaptés aux pratiques qui expérimentent d’autres format pour l’art que les oeuvres d’art. Le forum réunit des acteurs du monde de l’art, de l’économie et de la société pour prototyper des modèles économiques alternatives au marché de l’art. La première édition du forum s’est déroulé en 2018 à l’Hôtel de ville de Paris. Plus d’information

AKXE (La blockchain de l’art)
Le projet AKXE consiste à évaluer le potentiel de développement d’une blockchain et d’une crypto-monnaie capables de soutenir l’économie de l’expérience pour le secteur de l’art. Le projet se déroule de 2020 à 2022 et bénéficie du soutien de l’Union Européenne. Ses partenaires : Datarella, le spécialiste de l’architecture blockchain et du web3 et European Blockchain Association, un des plus grands réseaux européens des blockchains. Plus d’information

EAT (Expérimenter une économie transversale pour l’art)
Le projet a pour but de vérifier la viabilité du concept d’économie transversale créé par la Biennale de Paris en 2019 qui affirme que les pratiques de l’ordre de la recherche qui s’affranchissent par conséquent des normes de l’art traversent d’autres secteurs que celui de l’art et que leur économie emprunte aussi ce caractère transversal.

DIAM (Decentralized Invisual Art Market)
DIAM est un nouveau marché de l’art que la Biennale de Paris créé avec Datarella, le spécialiste en architecture blockchain et web3 et Ocean Protocol Foundation la première blockchain au monde consacrée au partage de connaissance. Ce marché de l’art du XXIe siècle considère l’art sous forme d’expérience comme une valeur économique à part entière. Plus d’information

L’Antichambre de « La Banque« 
Il s’agit de prototyper un organe de réflexion sur le financement de l’art au XXIe siècle. L’Antichambre de « La Banque » vise à inventer un modèle capable de soutenir l’économie de l’art indépendamment des institutions étatiques, de sortir de la précarité sociale et en termes de droit les artistes et les autres professionnels de l’art, de concevoir une solution bancaire pour les artistes et d’accompagner l’émancipation des artistes des systèmes existants pour expérimenter des nouvelles formes d’art. Plus d’information

GAFP (Global Artists Funding Plan)
Il s(‘agit d’un plan de financement qui vise à émanciper les artistes de la précarité. Ses objectifs : Offrir à chaque artiste un revenu stable, régulier et suffisant (quelque soit son pays et son travail artistique), Financer des projets artistiques et culturels (sans critères esthétiques et sans sélection), Financer des institutions et des structures artistiques et culturelles (centre d’art, théâtre, galerie, musée…). Plus d’information

Enseignement

Tout comme l’éducation joue un rôle déterminant dans la vie, l’enseignement artistique joue un rôle déterminant dans l’art. Paradoxalement l’enseignement artistique ne prépare pas aujourd’hui les artistes à devenir artistes mais les formate et les uniformisent dans l’idée qu’ils deviennent des producteurs culturels au service de ce que l’on peut appeler la pratique unique, une conception et une pratique de l’art limité à la production d’objets d’art. Atonisés dès leur plus jeune âge par l’enseignement artistique autant public que privé, les artistes ne sont plus aptes à penser et à pratiquer l’art librement. La Biennale de Paris estime que l’art doit être indissociable de la recherche et de l’inventivité et que l’enseignement artistique doit être un lieu de d’émancipation et non pas de production. Les projets majeurs que la Biennale de Paris a initié en rapport avec l’enseignement :

ENDA (Ecole nationale d’art)
L’ENDA (École nationale d’art) est la première école de recherche artistique au monde. Elle s’inscrit dans la continuité de Bauhaus College et de Black Mountain College. Elle dispense un cursus offrant à ses praticiens et praticiennes l’opportunité de se détacher des modèles hérités de l’art du XXe siècle, telle que la production d’oeuvre d’art, l’artiste isolé, l’exposition, le marché de l’art, le spectateur ou l’atelier. L’ENDA s’affirme comme un espace d’émancipation qui fait écho à une situation politique, économique et sociale plus large que celle de l’art. Plus d’information

AASF (Alternative art school fair)
La Biennale de Paris a initié le premier rendez-vous destiné à ce qu’on appelle écoles d’art alternatives dans le but de favoriser l’émergence d’un enseignement artistique alternatif aux écoles habituelles. 39 écoles de 17 pays ont participé à la première édition qui s’est déroulée du 19 au 20 novembre 2016 à Pioneer Works à New York. Plus d’information

TEAM (Transférer une école d’art vers le multimodal)
Il s’agit d’un projet qui vise à préfigurer la possibilité d’une école d’art multimodale, une école ayant plusieurs modes d’existences. En novembre 2020 en pleine crise sanitaire la Biennale de Paris a imaginé la possibilité de passage d’une école d’art conventionnelle, unimodale, qui n’a qu’un seul mode d’existence, à une école d’art liquide, multimodale, qui a plusieurs modes d’existence. L’objectif du projet est d’assurer une continuité pédagogique en temps de crise.

NOCERA (Norme conditionnelle d’expérimentation d’une recherche artistique)
Dans le contexte des réflexions sur les écoles d’art et dans celui des politiques nationales et européennes d’homogénéisation de l’éducation artistique, il semble important aujourd’hui de mettre en avant de nouveaux critères qui sont à l’oeuvre dans l’art et son éducation à travers le monde. Pour ce faire et au vu de l’expérience auprès de nombreuse écoles d’art en France et à l’étranger, la Biennale de Paris propose de mettre en place une norme capable de complexifier et d’enrichir le modèle institutionnel en vigueur, qui à tendance à réduire peu à peu l’action des écoles d’art sur leur propres enseignements. NOCERA propose aux écoles d’art d’innover dans les formats et les pratiques qu’elles proposent à leurs étudiants et d’inscrire l’innovation comme une composante obligatoire dans l’architecture des écoles d’art.

Terminologie

L’art s’est construit par des affranchissements successifs de ses propres normes. Des nouvelles pratiques sont apparues et avec elles, des nouveaux termes. La terminologie de l’art a très peu évolué ces cinquante dernières années et accepter son immobilité serait admettre l’absence l’immobilité de l’art. Une terminologie renouvelée est, à l’inverse, un signe encourageant que l’art existe et progresse. C’est pourquoi la Biennale de Paris considère que la terminologie de l’art est tout aussi importante que l’art lui-même et qu’une mise à jour est devenue indispensable. Les projets majeurs que la Biennale de Paris a initié en rapport avec la terminologie de l’art : 

Réinventer la terminologie de l’art I
La 9 septembre 2009 au Musée du Quai Branly, la biennale a organisé une série de rencontres et débats autour de la nécessité de formuler de nouveaux termes pour des nouvelles réalités dans l’art. Ces rencontres ont réunis des artistes, des théoriciens de l’art, des anthropologues et des terminologues.

Réinventer la terminologie de l’art II
Dans la suite des rencontres au Musée du Quai Branly, la Biennale de Paris à Chypre qui s’est déroulé du 20 au 23 octobre 2010 a été consacrée à la terminologie de l’art. Elle a eu pour thématique Réinventer la terminologie de l’art. Elle a eu comme partenaires des nombreuses institutions culturelles françaises et chypriotes tels que les ministères de la culture respectifs mais aussi des spécialistes de la terminologie tels que la Société Française de terminologie.

Délocalisations

La Biennale de Paris est une institution liquide qui se déplace et qui s’adapte aux contextes de ses inscriptions. La biennale a adopté depuis 2010 le principe de délocalisation. Le terme « délocaliser » apparait alors non seulement comme une volonté de décloisonner l’existence de l’art en dehors des lieux d’art, mais également d’inverser le rapport de l’artiste à l’institution en se déplaçant et en s’adaptant directement aux contextes locaux. Ses délocalisations visent à prospecter et interagir avec les spécificités de ses inscriptions, à identifier des potentiels et des nouvelles modalités d’être de l’art. Délocaliser ce n’est donc pas exporter un modèle unique mais le questionner et le transformer. Les différences de situations et d’enjeux confèrent à ces déplacements un fort degré de variation et un caractère liquide. Ce mot n’est pas anodin dans la mesure ou il s’inscrit dans une dynamique d’homogénéisation globale des formats et des manifestations d’art à travers le monde, qui circulent et font circuler les mêmes types de productions artistiques. Une délocalisation s’accompagne de différentes modalités d’actions visant à prospecter et à interagir avec les spécificités de sa zone d’implémentation. Les différences de situations et d’enjeux confèrent à ses déplacements un fort degré de variation. L’expérience de ces changements ont permis à la Biennale de Paris de se forger un état d’esprit unique qu’elle met à l’oeuvre à travers toute ses actions.

Documents associés

« Manuel de délocalisation », PDF, 643 Ko, 32 pages.
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Une sélection de délocalisations :

La Biennale de Paris à Chypre
Thématique : Réinventer la terminologie de l’art
Dates : du 20 au 23 octobre 2010
Lieux : Nicosie, Chypre
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La Biennale de Paris au Burundi
Dates : du 13 au 20 avril 2012
Lieux : Bujumbura, Burundi
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La Biennale de Paris à La Réunion
Dates : du 3 au 16 septembre 2016
Lieux : Ile de La Réunion, France
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La Biennale de Paris aux États-Unis
Dates : du 24 septembre au 3 octobre 2011
Lieux : New York, États-Unis
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La Biennale de Paris au Liban
Dates : du 27 juin au 3 juillet 2016
Lieux : Beyrouth, Liban
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La Biennale de Paris au Guatemala
Thématique : L’art peut-il être un vecteur pour l’éducation ?
Dates : du 1er au 11 novembre 2017
Lieux : Ville de Guatemala, Guatemala
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La Biennale de Paris au Luxembourg
Thématique : L’air que je souffle tu respireras
Dates : du 1er octobre 2018 au 30 septembre 2020
Lieux : Luxembourg, Monde
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En raison de la crise sanitaire ou des problèmes politiques et économiques plusieurs délocalisations ont été suspendues tels que les biennales en : Ukraine, Inde, Vénézuela, Maroc, Colombie, Cuba, Mexique.

Prix

Le Prix de la Biennale de Paris
Le Prix de la Biennale de Paris récompense un ou une artiste ayant une pratique singulière. Le lauréat ou la lauréate est désignée sur un mode aléatoire par une intelligence artificielle (IA). Le Prix récompense une pratique qui ne passe pas par la production plastique d’oeuvre. Le choix de l’intelligence artificielle est motivé par la nécessité d’un prix accordé de manière démocratique. Plus d’information

Collection

S’intéresser à la question de la collection revient à aborder l’art à travers sa destination. La collection doit se réinventer en même temps que l’art se transforme. Le but de cette section est de préfigurer des modèles de S’intéresser à la question de la collection revient à aborder l’art à travers sa destination. Pour faire sens la notion de collection d’art doit se réinventer en même temps que l’art se transforme. Le but de cette section est de préfigurer des modèles de collection d’art en phase avec des pratiques qui ne sont pas a priori collectionnables et qui remettent en question le modèle unique de collection d’art qui prévaut aujourd’hui basé sur l’accumulation d’objets d’art. Envisager la collection d’art dans cette perspective remet en cause notamment la notion de valeur matérielle et de propriété. Les projets majeurs que la Biennale de Paris a initié en rapport avec la collection d’art : 

Quelle collection d’art pour le futur ?
Ce colloque était le deuxième volet de celui organisé en 2011 lors de la Biennale de Paris à New York au Queens Museum of art. Il a réunit en 2015 au Musée d’art moderne de la ville de Paris, des artistes, des collectionneurs, des théoriciens ainsi que les directeurs du Centre Pompidou, du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, du CNAP (Ministère de la Culture) et d’autres responsables d’institutions. Le colloque s’est inscrit dans un contexte de questionnement des institutions, de transformation des pratiques et de leur dématérialisation croissante. Plus d’informations